Beaudouin situe le Mondial de Beyrouth dans son cadre historique, culturel et économique -
1997 -
LA GAZETTE DU MONDIAL
Octobre 1997: après Marrakech l'an dernier, Beyrouth est l'escale des XIe assises du Mondial de la Publicité Francophone. Il faut noter a cet égard, que pour la deuxième année consécutive, le MPF - qui, traditionnellement, ne s'exporte qu'une année sur deux - se tient hors de son lieu d'origine, le Québec. En mars dernier, le conseil d'administratioh du MPF décide en effet de faire une entorse à cette tradition en acceptant la canditature du Liban pour accueillir ces XIèmes assises - candidature posée en 1995 par Jean-Claude Boulos, l'administrateur libanais. Si ce dernier a "lobbyé" comme il le dit lui-meme pour l'obtenir, c'est aussi la certitude que le Liban a enfin recouvré le calme, acquise par le jury du MPF réuni à Beyrouth en 1996, qui a motivé la decision. Un intérêt qui s'était déjà manifesté lorsque la demande d'adhésion du Liban au MPF - encore une initiative de Jean-Claude Boulos - avait rencontré l'approbation unanime du conseil d'administration.
Voila done ce qu'a déclaré d'emblée Patrick Beaudouin, au cours d'une conférence de presse qui s'est tenue mardi 30 septembre à l'hôtel Gabriel à Achrafieh. Entoure d'Erwin Guerrovich et Camille Menassa, respectivement président et vice-président du comité national du MPF ainsi que de Jean-Claude Boulos, Patrick Beaudouin a également présenté l'événement en le replacant dans son contexte historique, et en a révéle la vocation. Le MPF est un concours de publicité couplé à une série de conférences - né il y a onze ans au Québec pour resituer et promouvoir la francophonie dans un environnement anglo-saxon, à travers la pub. Le MPF, qui s'est progressivement élargi aux pays francophones d'Europe, d'Afrique noire, du Maghreb, et du Moyen-Orient avec le Liban, a vocation d'être "un pigeon voyageur porteur d'un message culturel dans un espace francophone de 180 millions d'habitants", comme le dit Patrick Beaudouin. Chaque année, pas moins de 1500 à 2000 oeuvres publicitaires y sont présentées qu'elles soient vehiculées par les médias traditionnels (télévision, radio, presse, affichage, cinéma) que par des supports marketing techniques commes le web. Il ya deux ans, le MPF s'est enrichi d'un site sur internet: www.lapub.org.: ce site met à la disposition des pays qui veulent développer leurs connaissances publicitaires, une importante banque de données. "Parce que le MPF se veut plus qu'un concours destiné à primer l'excellence, souligne Beaudouin. Il entend être une tête de pont, la cheville ouvrière pour le développement continu des possibilités d'échange d'informations, de compétences et de talents." Aujourd'hui, les négociations sont en cours pour obtenir la traduction simultanée du site en arabe, espagnol, portugais et italien - ces trois dernières langues ayant été retenues pour leur origine latine. Une manière de s'ouvrir sur le monde qui montre bien comme dit Beaudouin que "la francophonie n'est pas frileuse: elle se place résolument dans une perspective de partage". Et s'il est vrai que ce n'est qu'à partir de l'an prochain que le site commencera à contenir des offres d'emploi destinées aux publicitaires du monde francophone, déjà , l'escale Beyrouthine aura une portée économique. Elle precède d'un geste clair de la part de la communauté publicitaire de chacun des pays participants: celui de développer des emplois avec le Liban.
C'est ailleurs pourtant qu'il faut voir l'originalité de cette XIème edition du MPF, qui compte 400 participants - dont une moitié d'étrangers venus de France, de Belgique, du Canada, du Maroc, de Tunisie et de Suisse. Et pas seulement dans le caractère exceptionnel de l'événement pour le Liban qui, pour la première fois, accueille un nombre aussi important d'autorités du monde publicitaire, comme le souligne Jean - Claude Boulos. La nouveauté de la cuvée 1997 du MPF réside également dans sa dimension culturelle, qui se distingue résolument de l'approche technique qui prévalait l'an dernier à Marrakech. C'est la communauté publicitaire libanaise qui en a voulu ainsi: son choix d'une thématique différente - la publicité arme de culture - est frappant: jamais le Mondial de la publicité francophone n'a été aussi engagé. C'est Beaudouin lui-même qui le dit.
"La publicité arme de culture": c'est donc sur ce thème que s'ouvrira, jeudi 2 octobre à l'Université Saint-Esprit de Kaslik le XIème MPF. Mais les thèmes de débat de cette nouvelle édition du MPF sont bien trop riches pour en faire ici, une liste exhaustive. Voici quand même quelques-uns des plus innovants: "la publicité: dénominateur commun le latin", "l'enfant et la publicite" et "la femme et la publicité" - tous sujets qui n'avaient jamais été évoqués auparavant dans le cadre de cet événement. Il en est un cependant qui mérite une attention particulière; c'est justement la "femme et la publicité»: un sujet porteur, en regard de la présence au Liban de dix-huit communautés et presque autant de traditions concernant la femme. D'autres nouveautés viennent égallement ajouter au caractère exceptionnel de ce XIème MPF: d'abord, la présentation exclusive d'une étude, révélée il y a une semaine au Québec, sur les performances comparées de la publicité adaptée et de la production locale. Ensuite, le multimédia, cette technologie qui connaît un essor fulgurant Outre - atlantique et qui, à ce titre, fera l'objet de la session de clôture. Enfin, un concours lancé pour la première fois cette année à l'adresse des créatifs de l'espace francophone (voir encadré).
Reste la soirée de gala qui viendra clore, samedi 5 octobre, le XIème MPF: pas moins de 57 trophées seront décernées dans 14 categories.
Pour finir, notons que le concept de l'affiche publicitaire de ce XIème MPF a été conçu par l'agence de publicité libanaise Inter-régies. Son slogan est hautement évocateur: "Beyrouth, c'est mondial". Et c'est justement ce qu'il nous appartient de montrer, conclut Jean-Claude Boulos.
(LA GAZETTE DU MONDIAL)